Le remplaçant, Agnès Desarthe 16 avril, 2009
Alors qu’elle avait l’intention de dresser le portrait du pédagogue polonais Janusz Korzach, directeur d’un orphelinat dans le ghetto de Varsovie. Agnès Desarthe préfèrera raconter l’histoire d’ « un exemplaire d’homme » à défaut d’un « homme exemplaire ». Cette histoire est celle de triple B (de ses 3 prénoms : Bouz, Boris, Baruch) qui est le second époux de sa grand-mère. Après la guerre, sa grand-mère et triple B se retrouvent veufs, et décident d’unir leurs destins. Triple B est un remplaçant, un looser malhabile et mauvais bricoleur, mais c’est avant tout un homme dévoué et un conteur d’histoires exceptionnel. Ensemble de souvenirs touchants, de descriptions d’objets hétéroclites qui faisaient de la maison des grands parents une véritable caverne d’Ali baba.
Petit bijou de finesse, de fraîcheur et de sensibilité.
« J’entends encore triple B prononcer « Soljenitsyne » avec le « i » dur suivi du « i » mouillé.
Ce nom si musical que j’assimilais à celui d’un médicament très efficace. Je ne pensais pas que cet auteur critiquait le communisme. Avec un nom pareil, me disais-je, il ne pouvait qu’en être l’apôtre. »